Sortie en 1983, la Famicom, ou NES chez nous, a bouleversé le visage du jeu vidéo de ces 30 dernières années. Redéfinition du jeu vidéo moderne avec Super Mario Bros, lancement de licences fortes, etc, la NES a marqué les joueurs en établissant des règles de gameplay d’actualité. La NES a aussi apporté des évolutions techniques post console Atari, avec son design, sa croix directionnelle et ses différentes versions sorties tout au long des années 80/90. En attendant la sortie de la NES en version miniature, revoyons ensemble les évolutions de la console 8 bits japonaise, qui aura marqué à jamais le visage du jeu vidéo moderne.
1980 : l’héritage des Games & Watch
Au début de la décennie 1980, l’entreprise Nintendo s’apprête à investir fortement dans le secteur du jeu vidéo grand public. Parmi les acteurs clés de la firme nippone, nous retrouvons Gunpei Yokoi, le créateur de la Game Boy, mais aussi sensei de Miyamoto. Avec l’accord du président Yamauchi de l’époque, Gunpei Yokoi va lancer en 1980, les fameuses Game & Watch, qui deviendront chez nous les jeux électroniques. Ces derniers permettront aux jeunes de l’époque de découvrir les joies du jeu vidéo nomade, et à leurs parents, les affres des piles qui se déchargent trop vite.
Parmi les Games & Watch les plus célèbres, nous retrouverons le fameux Donkey Kong, adaptation de la borne de Nintendo. D’ailleurs, prêtez attention à la croix directionnelle de ce jeu électronique.
La croix directionnelle créée par Gunpei Yokai constituera une innovation par rapport à l’habituel joystick, utilisé en arcade et par les consoles américaines.
Ce joypad Game & Watch, unanimement adopté pour sa facilité d’emploi par les joueurs, sera repris pour la prochaine console de Nintendo : la Family Computer.
1983 : la Family Computer, ou le renouveau du jeu vidéo
La Famicom n’est pas la première incursion de Nintendo dans le secteur du jeu vidéo domestique ; elle est d’ailleurs plutôt l’aboutissement du savoir-faire acquis dans les années et décennies précédentes par le géant de Kyoto. Tout d’abord dans les jeux d’arcade comme Simulation System: Wild Gunman paru dans les années 1970, ou avec la borne Donkey Kong sortie en 1980. Mais aussi avec les Games & Watch, comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent. Saviez-vous que la Famicom n’est pas la première console de Nintendo ? Dans les années 1970, les consoles domestiques Color TV Game ont été commercialisées par Nintendo.
La Famicom n’est pas la première console de Nintendo.
Sortie en 1983, la Family Computer arrive sur le marché nippon dans un secteur sinistré en occident après le krach économique subi la même année. Le design nippon de la console est très différent de celui connu en occident.
Techniquement en avance sur son temps en 1983, la Famicom bénéficie de processeurs Ricoh boostés pour permettre une expérience domestique de qualité. Jeu en cartouche, croix directionnelle à gauche, manettes pour deux joueurs, micro et haut parleurs comme les DS / 3DS, la Famicom propose aux éditeurs de jeux des années 1980 des innovations techniques pour créer des licences magiques.
Toujours en recherche d’innovation technique, le Nintendo du début des 80’s va chercher à améliorer l’expérience de sa Famicom avec son Disk System.
1986 : le Family Computer Disk System, ou l’émergence des extensions pour console Nintendo
Près de 2 ans après sa commercialisation, le support cartouche pour la 8 bits va montrer des limites en capacité mémoire. Pour ne pas brider l’imagination des développeurs de jeu vidéo, Nintendo va chercher des solutions pour proposer des supports avec plus de mémoire, et si possible moins cher. C’est ainsi que nait en 1986, le Famicom Disk System, la première extension pour console Nintendo.
Pour le Disk System, Nintendo va choisir le système de disquette comme support pour les jeux vidéo (ou D7 pour les plus anciens d’entre vous), qui a l’avantage en 1986 de proposer plus de mémoire et les premières sauvegardes. Les joueurs japonais pouvaient acquérir leurs logiciels vidéoludiques pour 20€, soit la moitié d’un jeu sur support cartouche.
Avantage du support magnétique double face, Nintendo proposait d’effacer et de réécrire sur la D7 quand le joueur avait fini son jeu
De belles licences sortiront sur le support Disk System au Japon comme The Legend Of Zelda, Castlevania, Doki Doki Panic (le Super Mario Bros. 2 relifté paru en occident), etc.
Cependant, le support sera vite abandonné par Nintendo pour des raisons de mémoire et la faible marge réalisée par les éditeurs tiers avant la fin des années 80. Commercialisé uniquement sur les îles japonaises, le Disk System se vendra à près de deux millions d’exemplaires, et inaugurera le principe d’addon sortis – ou non- pour les consoles de Nintendo.
1986 : réunion de la Famicom et du Famicom Disk, avec la Twin Famicom
Fusion entre une Famicom et un Disk System, la Twin Famicom sort au Japon en 1986 en mêlant les supports cartouche et magnétique. La machine hybride a la particularité d’être fabriquée et commercialisée aussi par Sharp. Une première pour Big N ! La Twin Famicom sera proposée en plusieurs couleurs : rouge, ou plus classique en beige. La manette sera améliorée avec l’ajout d’un autofire. Une belle invention pour les shoot them up comme Parodius.
Nous retrouverons ce phénomène de commercialisation par un tiers avec la Game Cube qui sera déclinée en lecteur DVD avec une version Panasonic.
1987 : la NES de Nintendo débarque en France avec son design moderne
Près de 4 ans après sa commercialisation, la Famicom, renommée NES pour Nintendo Entertainement System, arrive dans nos contrées en 1987. Celle-ci bénéficie d’un design réalisé 2 ans auparavant pour le lancement aux Etats-Unis. Son design occidental est jugé moderne, en reprenant les lignes de la hifi standard de l’époque, comme les magnétoscopes. Nous vous laisserons juger de sa beauté de manière objective.
En France, la commercialisation est tardive, mais aussi compliquée pour les réseaux de distribution. En 1987, c’est la société ASD qui se charge de commercialiser la NES pour les fêtes de fin d’année, en attendant que Nintendo se décide à ouvrir en France. Hors Super Mario Bros., le lineup est des plus décevants, car le marché français va « bénéficier » des jeux de la première génération parus 4 ans plus tôt au Japon.
Le succès est tel à l’époque que « Nintendo » est utilisé pour nommer toute console de jeu vidéo, comme une Atari ou une Master System
Club Nintendo, magazine officiel, 3615 Nintendo, hotline dédiée, etc. la console NES en France s’écoulera à 1,8 millions de machines vendues entre 1988 et 1993.
1993 : la New Famicom, design de la NES 2
Pour relancer sa machine et après les échecs des supports magnétiques des Famicom Disk System, Nintendo commercialise une New Famicom en 1993 au Japon. Cette console sera aussi moins chère à produire pour le géant de Tokyo.
Les manettes de la New Famicom bénéficient du formfactor imposé par la Super Famicom. Cette nouvelle Famicom va aussi enfin obtenir une sortie vidéo digne de ce nom pour le marché nippon.
2006 – 2012 : Nintendo met à l’honneur le rétrogaming
La production des NES et Famicom s’arrêtent en 2003 après 20 ans de bon et loyaux services pour Nintendo, en marquant différentes générations de joueurs. Les années 2000 signent aussi l’émergence de l’émulation avec les ordinateurs car la console fait encore rêver les joueurs qui se mettent à pratiquer le rétrogaming.
La console 8 bits de Nintendo se sera vendue à près de 62 millions d’exemplaires en 20 ans
Nintendo, comprenant bien la vague de nostalgie de ses joueurs, va proposer avec ses consoles WII, WII U et 3 DS, au joueur de télécharger en émulation des jeux NES. Après le délestage de 5 ou 6 euros sur l’eShop (section console virtuelle), vous pouvez officiellement rejouer à des titres phares, comme la série Super Mario Bros., Punch Out, Métroid, Megaman, etc.
2016 : l’émulation officielle par Nintendo, avec la Mini
Début novembre, Nintendo profitera des 33 ans de la console au Japon, et 29 ans en France pour sortir des versions miniaturisées de ses Famicom et NES. C’est la première fois que Nintendo va officialiser une machine pouvant faire de l’émulation. Résisterez-vous à l’attractivité de ces design qui ont bercé votre apprentissage du jeu vidéo moderne ?
Alors que Nintendo vient de présenter sa nouvelle console Switch, la question de l’héritage NES se pose pour les prochaines années de la firme du plombier.
En 1983, la Famicom était synonyme d’avance technique, puis d’innovation de gameplay confirmée par la NES
Est-ce que cela sera encore le cas en 2017 quand nous poserons nos mains sur cette Switch. Certes, Nintendo a officialisé le support cartouche, mais cela sera-t’il suffisant ? Allons-nous retrouver le génie de Nintendo sachant avancer techniquement et ludiquement ? Seul l’avenir nous le dira, et à priori très rapidement avec les annonces détaillées à venir en janvier 2017 sur la Nintendo Switch.
Un grand merci à Camille de Trader Games pour les photos des différents design de la Famicom et NES.
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