Sortie en 1990, la Super Famicom s’apprête à revenir dans nos contrées dans quelques jours, en version miniaturisée par le biais de la Super Nintendo Mini. Disposant de titres incontournables, comme Super Mario Kart, Super Metroid, ou encore Super Castlevania, elle avait la « mega classe » dans les années 90, juste avant l’ère PlayStation. Il faut avouer que la Super Nintendo bénéficiait de solides atouts avec son mode-7, sa palette généreuse de couleurs et son chipset sonore stéréo. En 2017, plusieurs licences démarrées sur Super Nintendo sont d’ailleurs toujours d’actualité, c’est dire l’importance de la console 16bits du papa de Mario dans la culture vidéoludique. Avant de vous précipiter sur votre SNES MINI durement acquise, ou si maudissez le destin de ne pas l’avoir réservée, prenez tout de même le temps de redécouvrir les différentes Nintendo 16bits qui ont forgé la légende de la Super Nintendo.
1990 : Un bond dans le futur avec la Super Famicom
C’est par un beau mois de novembre que Nintendo sort sa console 16bits de salon en 1990 sur l’archipel nippon. A juste titre nommée Super Famicom, celle-ci était très attendue car elle aurait dû sortir en 1989 pour remplacer la Famicom, déjà âgée de 6 ans. A l’époque, Nintendo, pourtant leader du marché était challengé par NEC, qui venait de sortir sa PC-Engine, hybride 8-16 bits, première console à accueillir un lecteur CD dès 1988.
La Super Famicom reprend les lignes de la NES japonaise avec ses courbes et son emplacement légèrement surélevé pour accueillir les cartouches de jeu. Cependant, la nouvelle console de Nintendo abandonne le rouge et le blanc de la Famicom pour des couleurs plus neutres avec le gris et le blanc, couleurs qui auront tendance à jaunir avec le temps. Les japonais retrouvent aussi les boutons caractéristiques de la Famicom, avec Eject et celui permettant de rebooter le jeu.
Trait caractéristique de la Super Famicom, les couleurs des boutons sont reprises pour le logo bleu, rouge, vert et jaune de la console. Si la manette réutilise la croix caractéristique, celle-ci évolue en passant de 2 boutons à 4 boutons + les tranches L et R, bien avant les manettes de Sony. Une manette console bien sympathique pour F-Zéro ou les jeux de plateforme, mais beaucoup moins pratique pour Street Fighter 2.
Un design intemporel, une manette moderne, et une ludothèque très sérieuse, tous les ingrédients sont réunis pour mettre à la retraite la vénérable Famicom, et faire entrer la Super Famicom au pied des téléviseurs japonais.
1990 : La SF-I SNES TV, le combo téléviseur / Super Famicom by Sharp
Fruit d’un partenariat entre Sharp et Nintendo, la SF-I SNES TV n’est ni plus ni moins une télévision cathodique permettant de jouer directement à la Super Famicom sans la console branchée. Port manette et port cartouche, tout y est pour pratiquer le jeu de la Nintendo 16bits sur un téléviseur de 14 ou 21 pouces.
Comme vous le voyez sur la photo, le port cartouche est fixé sur le dessus de la télévision. Un bouton Eject ainsi que Reset sont présents. C’est une vrai console Nintendo développée par Sharp, comme nous avions pu le voir par le passé avec la Twin Famicom, la console combinant Famicom et Family Disck System construite dans le cadre de ce partenariat. Le téléviseur SF-I SNES TV ne sortira jamais chez nous, et cette rareté se monnaye encore plusieurs centaines d’euros de nos jours.
1991 : La « belle » Super NES USA débarque en Amérique
Les américains devront attendre un an pour pouvoir acheter la Super Nintendo Entertainement System chez leurs revendeurs. A l’oeuvre, c’est le même designer de Nintendo USA à l’origine du design industriel de la NES, qui va remodeler la Super Famicom en Super NES.
Le port cartouche est surélevé pour éviter de servir de support à un soda ou à une Bud bien light, on ne sait jamais. Les courbes de la console japonaise laissent place à une version beaucoup plus carrée pour cette mouture américaine. Les boutons Power et Reset sont très visibles, et tranchent avec le design doux de la Super Famicom. Le form factor fait beaucoup plus abrupte et moins chaleureux, avec une base plus large que la Super Famicom, en prévision d’un support CD. La manette, quasiment identique à la version nipponne, parait délavée sans les couleurs d’origine.
Le petit monde vidéoludique est généralement d’accord pour indiquer que cette version Super NES est moins attrayante que la version originelle ou que la Super Nintendo, commercialisée en Europe.
1991 : La Super Nintendo dit non au CD-ROM PlayStation
Dès sa conception, le support CD est envisagé pour la Super Nintendo afin de contrer NEC, qui a le mérite de populariser le laser sur console en 1988.
Les fans de Nintendo se souviennent des éditions CDI de certains jeux Zelda ou Mario en 1991, preuve que le CD devait être un support pour la Super Nintendo. Mais que s’est-il passé ?
Toujours une histoire de contrat certainement, dans laquelle Nintendo lâche son « ami » Sony dans la conception du périphérique nommé PlayStation pour le constructeur Philips. 4 ans plus tard, Sony commercialisera seul sa console PSX -ou PlayStation- avec le succès que l’on sait. Et pourtant, l’accord entre les 2 géants japonais en était à un stade avancé, car celui-ci avait débuté dès 1988 pour la conception du lecteur de CD.
Longtemps resté à l’état de fantasme, on retrouve en 2015 un prototype fonctionnel du CD-ROM Playstation pour Super Nintendo.
Si Nintendo n’avait pas cassé son contrat avec Sony, celui-ci n’aurait certainement pas lancé sa PlayStation, et l’histoire du jeu vidéo aurait été différente. Mais ne boudons pas notre plaisir, la Super Nintendo reste une console majeure pour toute une génération de joueurs. La preuve suscitée à l’époque par son attente dans nos contrées européennes.
1992 : la Super Nintendo arrive plus belle que jamais en Europe
Le vieux continent découvrira la Super Famicom, baptisée Super Nintendo chez nous, 2 ans après sa sortie au Japon. Une longue attente, entretenue par la presse de l’époque qui faisait de la nouvelle Nintendo un sujet de papier récurrent et fréquent entre 1990 et 1992.
C’est donc en 1992 que la Super Nintendo arrive dans toutes les bonnes crèmeries de France et de Navarre, avec le design de la Super Famicom. La Super Nintendo est quasi identique à la version de 1990 avec sa robe beaucoup plus réussie que celle de la Super NES.
Nintendo, à grand coup de marketing, ne fait pas les choses à moitié et propose un lineup complet, avec des titres comme Super Mario World, F-Zero, Super Castlevania, Super R-Type, etc. Les mois qui suivent, ce seront Zelda III et Street-Fighter II. Pour le Segamaniaque que j’étais, j’avoue avoir pris de beaucoup de plaisir à jouer à cette console dans les années 90.
Le message de la K7 promotionnelle – La Super Nintendo, c’est vraiment un autre monde – raisonne encore 25 ans après.
1995 : L’arrivée du BS SatellaView pour télécharger vos jeux à la vitesse de la lumière
Au milieu des années 90’s, le monde découvre Internet et le pouvoir de l’échange de fichiers via des moyens de télécommunication moderne. Surfant sur cette nouvelle ère, Nintendo en partenariat avec Bandai, va développer un périphérique nommé SatellaView, permettant ainsi à la Super Famicom de télécharger des jeux. Le dispositif placé donc sous la Super Famicom, permettait à la console le téléchargement de jeux via le satellite. Les titres achetés étaient stockés sur une cartouche destinée à réceptionner les roms, euh jeux. D’autres fonctionnalités étaient proposées par le VS SatellaView comme des systèmes de communauté en ligne autour de certains jeux.
Le cultissime Super Street Fighter II était ainsi jouable en ligne en 1996 !
Les titres parus sont pour la plupart issus des séries mythiques de Nintendo comme BZ Zelda, un remake de A Link to the past, ou encore BS F-Zero 2, une suite de la franchise née sur la Super Famicom. Les qualités des jeux parus sur SatellaView sont réelles, et d’ailleurs certains titres, exclusifs à l’époque, bénéficient en 2017 d’une seconde vie avec une sortie physique sur Super Famicom comme le jeu Kaizou Choujin Shubibinman Zero, un RPG-Action purement japonais.
1998 : la première version miniaturisée avec la Super Famicom Junior
Tout comme il avait pu le faire au temps de la Famicom, Nintendo va redesigner sa console 16bits en 1998, avec la sortie de la Super Famicom Junior. Il s’agit d’un modèle plus petit permettant au constructeur japonais de redynamiser sa machine et de faire des économies d’échelle.
Plus petite que sa grande sœur, la Junior se voit retirer le bouton Eject et partage beaucoup de points avec la SNES commercialisée chez l’oncle Sam. Chez nous en Europe, elle est peu connue et pourtant il s’agit de la dernière itération de la Super Famicom. La Super Famicom Junior sera aussi commercialisée dans une seconde version destinée au marché américain. Cette dernière est très proche de la Junior Japonaise.
Si vous souhaitez vous lancer dans le retrogaming de la Super Famicom, la Super Famicom Junior est un bon choix car cette console n’a pas 20 ans.
2017 : la Super Nintendo revient avec la SNES Mini
Les modèles mini des Super Famicom, Super NES et Super Nintendo, vont constituer le cadeau tendance pour les fêtes de fin d’année. De plus, la sélection de jeux pré-chargés et sélectionnés par Nintendo est à chaque fois judicieux (avec notamment StarFox 2 de manière inédite) ! Laquelle allez-vous choisir ?
De notre côté, nous avons choisi, ce sera la Super Nintendo Mini avec ses 21 jeux. Vivement le 29 septembre pour célébrer les 25 ans de la Super Nintendo !
Un grand merci à la boutique Trader Games pour nous avoir prêter quelques Super NES.
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