6 ans après sa parution sur les consoles de la génération précédente, la compilation Assassin’s Creed The Ezio Collection s’introduit discrètement sur Nintendo Switch. Après l’arrivée il y a quelques temps d’Assassin’s Creed III, d’Assassin’s Creed Libération, d’Assassin’s Creed IV: Black Flag et d’Assassin’s Creed Rogue, tous les épisodes réunissant le séduisant Ezio Auditore débarquent sur la console de Nintendo. Avec pas moins de 3 épisodes dans un seul jeu et la présence en sus de deux courts-métrages, l’affaire semble honnête sur le papier, mais qu’en est-il réellement ?
Test réalisé sur Nintendo Switch OLED grâce à un code fourni par l’éditeur
Ezio Auditore, un assassin qui prend de la place
Les fans d’Assassin’s Creed le sentaient venir, tant c’était incompréhensible… Après avoir sorti les opus situés entre 2012 et 2014 et qui étaient parus à l’époque sur la génération PS3 / Xbox 360, nous nous demandions ce qu’attendait Ubisoft pour porter la compilation Assassin’s Creed The Ezio Collection sur Nintendo Switch. Assassin mythique de la franchise et originaire de Florence, le jeune (dans un premier temps) et séducteur Ezio Auditore ne pouvait pas passer à côté de la console hybride de la firme de Kyoto pour des raisons évidentes : sa saga est encore très appréciée par les fans et la portabilité était largement atteignable au vu de la date de parution originale des titres (entre 2009 et 2011). On se retrouve donc avec tous les épisodes mettant en scène Ezio, à savoir Assassin’s Creed II, Assassin’s Creed Brotherhood et Assassin’s Creed Revelations ainsi que tous les DLC solo parus à ce jour.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il parait nécessaire de préciser les quelques spécificités de cette compilation. Disponible depuis 2016 sur PS4 et Xbox One, nous avions la chance à l’époque de profiter dans un seul et même Blu-Ray Disc des trois épisodes ainsi que des deux courts-métrages, à savoir Assassin’s Creed Lineage et Assassin’s Creed Embers. Comme très souvent avec la Nintendo Switch, les éditeurs doivent faire des concessions sur la taille des cartouches ; on se retrouve donc avec Assassin’s Creed II sur le support et les autres contenus disponibles en téléchargement sur le Nintendo eShop. Une carte micro SD est donc plus que conseillée pour profiter de toute l’expérience de jeu : Assassin’s Creed Brotherhood pesant 9,7 Go, Assassin’s Creed Revelations occupant 9,9 Go, Assassin’s Creed Lineage 3,3 Go tandis qu’Embers pèse 1,3 Go.
Le (seul) point positif de cette démarche : aucun code n’est nécessaire pour télécharger les autres contenus, ce qui signifie que vous pouvez très bien revendre votre jeu en entier. À noter également la possibilité de télécharger chaque élément séparément et donc de supprimer un contenu une fois que ce dernier est terminé. Enfin et fait important, seul le doublage anglais est présent, un pack de langue audio sera donc obligatoire pour profiter de la langue de Molière, de l’espagnol, de l’italien et de l’allemand pour les trois titres. Ce pack audio occupe 3,6 Go supplémentaire dans votre console. Nous avons testé le titre sur une version dématérialisée et le tout pèse au final 35,3 Go (tous les titres installés + le pack de langues), honorable pour trois vastes open world en 3D.
Un portage complet acceptable avec quelques ajouts
Lors de ce test, nous nous concentrerons principalement sur la qualité du portage ainsi que les quelques spécificités dédiées à la Nintendo Switch. Toutefois, il est bon de rappeler qu’Assassin’s Creed est un jeu d’action (RPG, pour certains) se déroulant dans un monde ouvert. On y retrouve Ezio Auditore, assassin originaire de Florence qui tentera de se défaire des templiers et de récupérer la fameuse Pomme d’Eden. Ces trois titres parcourent la vie d’Ezio, ce dernier gagnant évidemment en maturité et en compétences au fil des épisodes. On se retrouve donc à parcourir Florence, Rome ou encore Constantinople grâce à l’Animus et Desmond Miles, personne vivante qui possède des gênes d’anciens Assassins. S’appuyant sur un contexte historique fort, vous rencontrerez des personnes bien connues de la Renaissance italienne, à savoir Machiavel, Rodrigo Borgia ou encore le très talentueux Leonardo Da Vinci. Malgré le poids des années, le scénario reste prenant et la mise en scène magistrale la plupart du temps, l’écriture n’y est pas pour rien là-dedans puisque cette dernière est de qualité du début à la fin.
Le point central de ce portage est sans aucun doute la technique et la qualité des graphismes. Que ce soit en docké ou en portable, le titre reste fluide la plupart du temps. Toutefois, nous avons observé durant notre session de test des ralentissements lorsque nous combattions simultanément plusieurs ennemis. N’ayez crainte, le tout reste parfaitement jouable même si comparé aux versions parues sur console de salon, l’immersion en prend un coup. Tournant sous Anvil, les trois titres étaient très proches techniquement parlant à l’époque et cela reste le cas aujourd’hui. Toutefois, cette version Nintendo Switch reste pour nous inférieure aux versions originales PS3/Xbox 360. Le processeur Tegra a du mal sur les modèles 3D et on sent les efforts consentis par Ubisoft pour garder un framerate stable. On se retrouve donc avec des textures vieillissantes, du popping à foison ainsi qu’une distance d’affichage réduite. À l’époque, les panoramas faisaient de l’effet au joueur mais sur cette version, il est difficile d’avoir une opinion similaire. C’est en grande partie pour cet aspect que nous recommandons d’y jouer sur PS4 ou Xbox One si vous en avez la possibilité. Les animations faciales accusent également le poids des années. On reste toutefois sous le charme de la réalisation sonore avec des thèmes qui font toujours leur petit effet et qui rappelleront à coup sûr des souvenirs aux fans de la première heure.
Ce qui fait l’enchantement des trois jeux présents dans la compilation Assassin’s Creed The Ezio Collection, c’est le level design et la direction artistique globale. Possédant un cachet unique, on sent le talent des développeurs d’Ubisoft puisque les titres sont encore dans l’air du temps et n’ont pas pris une ride dans l’enchaînement des missions. Avec une verticalité incroyable et des espaces remplis de vie, nous avons toujours le droit à des open worlds cohérents qui ne sont pas avares en activités. En parlant de ces dernières, Assassin’s Creed dispose de nombreuses activités annexes différentes et pertinentes pour chaque opus, un atout non négligeable pour tout bon open world. Concernant la durée de vie du titre, il faudra compter environ 25h pour arriver à bout des séquences d’Assassin’s Creed II (avec les DLC La bataille de Forli/Le bûcher des vanités), 18 heures pour Assassin’s Creed Brotherhood (avec les DLC La conspiration de Copernic/La disparition de Da Vinci) et 15 heures pour Assassin’s Creed Revelations (dont le DLC L’archive Perdue). Pour compléter les trois jeux à 100%, comptez plus de 100 heures de jeu : tout simplement colossal pour l’époque.
Concernant la jouabilité sur Nintendo Switch, nous avons joué aux trois titres en alternant Joy-Con en version portable, le mode TV à l’aide du support de recharge ou encore avec la Manette Pro. Pas de crainte à ce niveau-là, les titres restent jouables en toute circonstance et le plaisir de déplacer Ezio est toujours présent. Parmi les optimisations supplémentaires, les vibrations HD sont présentes pour une immersion plus poussée même si imprécise sur certaines phases, et l’interface HUD a été revue avec notamment le redimensionnement de certains éléments afin que ces derniers soient plus visibles en version portable. Dernier point pertinent, l’utilisation désormais possible de l’écran tactile lorsque vous consultez la carte, le menu ou encore votre inventaire. Un ajout plus accessoire qu’autre chose mais qui a le mérite de figurer dans cette compilation. Concernant le gameplay du titre, la prise en main reste relativement aisée même si certaines phases paraissent désormais plus lourdes qu’à l’accoutumée. On notera toujours la présence de quelques problèmes de caméra et de collision (à l’instar des jeux originaux), sans conséquence cependant sur la jouabilité globale des titres.
Verdict : 7/10
À n’en pas douter, Assassin’s Creed The Ezio Collection est la compilation ultime pour tous les joueurs souhaitant se replonger dans trois des meilleurs épisodes de la franchise avec la présence de quelques bonus sympathiques. Vendu au prix fort lors de sa sortie sur Nintendo Switch (aux alentours de 50€), nous conseillons l’achat uniquement aux personnes qui sont fans des jeux originaux ou qui ne peuvent découvrir cette saga que sur une console portable. Trouvable à moindre coût sur PS4 et Xbox One, il sera préférable de découvrir Ezio Auditore et sa formidable histoire sur une grande télévision avec une meilleure résolution et un niveau de détail nettement plus important. Parus entre 2009 et 2011, les opus ont pris un coup de vieux et malgré quelques ralentissements, l’expérience reste plaisante et jouable dans des conditions acceptables grâce à un gameplay parfaitement calibré (malgré quelques lourdeurs) et une direction artistique canon. Assassin’s Creed The Ezio Collection mérite donc votre attention sur Nintendo Switch, à condition d’être prêt à sacrifier les magnifiques panoramas lors de vos nombreux sauts de la foi.
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