Tout comme Céleste avait pu l’être en 2017, et Gris en 2018, FAR: Lone Sails est le jeu indépendant venu de nul part qui a autant surpris les joueurs et streamers que la rédaction par son level design, tout d’abord, tant est si peu que l’on soit attiré par les productions vidéoludiques indépendantes. D’abord sorti sur PC et Mac en mai 2018, le jeu du studio Okomotiv vient tout juste de débarquer sur PlayStation 4 et Xbox One (en dématérialisée seulement). Se lançant dans cette nouvelle aventure, la rédaction revient d’un long périple, vécu à toute allure, pour vous rapporter ce test.
Test réalisé sur Playstation 4 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur.
« J’ai sorti la grand’voile » ♬
Robert Louis Stevenson (connu pour l’oeuvre Robinson Crusoé) a écrit : « L’important, ce n’est pas la destination, c’est le voyage ». Tout à fait pertinente à travers les époques et ce encore aujourd’hui, nous ne pourrions pas trouver de citation plus adéquate pour décrire l’aventure proposée dans FAR: Lone Sails. Un peu comme dans le jeu indépendant aux multiples récompenses, Journey, la narration est totalement absente de cette production vidéoludique. Une introduction, en tout début de jeu, permet très vite de comprendre que le protagoniste a perdu un proche et décide de prendre le large. On comprendra plus tard (ou on supposera plutôt) que ce voyage est une manière de renouer avec le passé de cedit homme mort, qui avait la folie des grandeurs et a construit des machines locomotives.
En bref, pas de fioritures, FAR: Lone Sails plonge directement les joueurs dans l’aventure. Un périple dans lequel on incarne un petit personnage à chapeau rouge, qui doit actionner différents boutons et leviers de sa machine locomotive, pour avancer et avancer toujours plus. De ce fait, le joueur/protagoniste devra faire en sorte que le véhicule reste en mouvement perpétuel. Pour ce faire, rassurez-vous, les développeurs de chez Okomotiv proposent un gameplay très simple et facile à prendre en main. Ainsi, il faudra alimenter la machine grâce à des objets à introduire dans le réservoir et ensuite appuyer sur le bouton d’accélération pour mettre en mouvement le véhicule. Mais il y a bien d’autres éléments à prendre en compte : en effet, plus votre machine avalera des kilomètres à toute allure, plus le moteur risque une surchauffe. Il suffit alors de sauter sur le bouton « steam » pour libérer de la vapeur, quand la jauge atteint le rouge. Dans certains cas, ce bouton est susceptible d’être défaillant ou de prendre feu. Deux outils, un chalumeau et une lance à eau, seront à votre disposition pour vous aider dans ces situations problématiques. Par la suite, à travers tout ce périple, il sera possible d’ajouter de nouveaux modules au véhicule, en résolvant quelques énigmes et puzzles (nous y reviendrons). Ainsi, les joueurs auront accès à un module qui aspire toutes les ressources devenant possiblement des carburants, ou encore les grandes voiles. Comme sur un bateau, ces voiles permettent d’avancer, en fonction de la direction et de la puissance du vent, sans utiliser d’énergie. Écologique et ingénieux ! Sans oublier, évidemment, les deux accroches situées aux extrémités du véhicule, servant de poulie. Ainsi, votre nouvel engin préféré, dont la carcasse est splendide, prend à la fois des allures de voiture tout terrain mais aussi de bateau, avec des dimensions aussi importantes qu’un bon vieux Boeing.
Si conduire le véhicule est l’élément principal du gameplay proposé dans FAR: Lone Sails, un autre aspect est tout aussi important. En effet, dans certains cas, le joueur sera amené à sortir du véhicule, immobilisé par un obstacle ou autre, et résoudre des énigmes/puzzles. Dès la première situation de ce type rencontrée, on ressent tout de suite une affiliation aux fameux titres du studio Playdead, Limbo et Inside, puisqu’il faudra jouer avec l’environnement et les structures proposées pour activer divers boutons permettant de libérer le véhicule de son entrave. Dans d’autres cas, ces énigmes permettent de gagner lesdits modules supplémentaires, expliquées ci-dessus. D’ailleurs, cet aspect est tout à fait abordable et ne devrait pas poser trop de problèmes aux joueurs, tant les situations sont assez faciles. Vous pouvez en avoir un bref aperçu grâce à notre vidéo de gameplay, disponible ci-dessus. Il faut juste faire preuve d’un peu de jugeote et surtout de logique pour comprendre le ou les mécanismes à activer, et comment. Simple comme bonjour !
Par contre, qui dit jeu indépendant, dit bien souvent une durée de vie assez courte. Difficile de vous donner une estimation précise, mais comptez environ 1h30, voire 2h pour terminer cette nouvelle aventure. D’ailleurs, un trophée sur Playstation 4 demande aux joueurs de finir le jeu en 99min. Ce qui est très clairement plausible. Alors si pour certains, dépenser 14, 99 euros pour un jeu possédant une durée de vie aussi courte n’est pas envisageable, sachez tout de même que FAR: Lone Sails vaut vraiment le coup. D’autant plus si vous êtes un joueur appréciant les jeux indépendants, comme ceux précédemment cités à savoir Journey, Inside et Limbo. Nous, on a été ravis par cette aventure (au cas où vous ne l’auriez pas encore compris).
Un coup de cœur !
Par delà les mécanismes de jeu très intéressants, proposant une expérience plutôt reposante en cette période intensive de productions AAA, FAR: Lone Sails bénéficie d’une direction artistique incroyable. Parlons tout d’abord, du choix des couleurs : axé principalement sur des tons noir et blanc, avec une touche de rouge par endroits (protagoniste et véhicule), il n’en fallait pas plus pour nous ravir tant cette combinaison marche à merveille. D’autre part, les paysages et différents environnants visités sont tout aussi incroyables à l’écran. On pense notamment au village abandonné ou encore au volcan qui rugit et crache des jets de roches à notre passage. Eh, oui, FAR: Lone Sails fait la part belle à un monde totalement vide et abandonné, dans lequel on se retrouve tout à fait seul. Tout est très bien calibré et hyper dynamique, alors que les déplacements se veulent un peu lents par moment. Encore une fois, ce gameplay lent est totalement voulu et permet de scruter les paysages, comme il se doit. Le gameplay est au service de la direction artistique, et inversement. Du génie, Okomotiv ! Sans oublier également la bande sonore tout aussi exquise pour les oreilles, proposant ainsi des mélodies apaisantes avec des sonorités un tantinet jazzy composées par une équipe hétéroclite de musiciens pour un savant mélange.
Verdict : 9/10
Merveille pour les yeux et les oreilles, voyage incroyable laissant place à l’exploration et la contemplation, tout en proposant un gameplay bien maîtrisé et plutôt fun, avec FAR: Lone Sails, le studio Okomotiv prouve une nouvelle fois à quel point les jeux indépendants gagnent à être connus et peuvent tout autant conquérir le coeur des joueurs qu’un AAA. À découvrir, absolument !
Laisser un commentaire